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Dauphin rayé Stenella coeruleoalba

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Le dauphin rayé, aussi appelé dauphin bleu-et-blanc, est reconnaissable à sa coloration remarquable, ce qui en fait l’un des plus beaux petits cétacés. Il vit dans les océans Pacifique, Indien et Atlantique et dans la plupart des mers adjacentes, approximativement à des latitudes comprises entre 50° N et 40° S. Il s’agit de l’un des dauphins les plus fréquents en mer Méditerranée. Il n’est pas toujours facile à approcher, mais lorsqu’on peut l’observer, il est apprécié pour son comportement acrobatique impressionnant.

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Risques de confusion

De loin, les dauphins rayés peuvent être confondus avec d’autres petits dauphins à long bec, notamment les dauphins tachetés pantropicaux, les dauphins longirostres et les dauphins communs. Cependant, à courte distance, les motifs colorés uniques de cette espèce, marqués par la cape interrompue et les rayures allant de l’œil à la nageoire et au pédoncule caudal, devraient permettre de la distinguer facilement. Son corps est également légèrement plus robuste ou trapu que celui des autres espèces.

Répartition

Les dauphins rayés vivent dans les océans Pacifique, Indien et Atlantique et dans de nombreuses mers adjacentes, y compris la Méditerranée. Leur répartition s’étend plus largement dans les eaux tempérées que celle des dauphins longirostres, des dauphins tachetés ou des dauphins de Clymène, et on trouve généralement l’espèce à des latitudes comprises entre 50° N et 40° S, bien qu’il y ait quelques observations inhabituelles dans des zones situées plus au nord. Comme les dauphins longirostres et les dauphins tachetés, ils sont principalement observés en haute mer, sauf lorsque des eaux profondes sont situées près des côtes. Ils sont également associés à des zones de remontée d’eau froide riches en nutriments1,2.

Présence dans les pays et territoires suivants : Afrique du Sud ; Algérie ; Allemagne ; Anguilla ; Antigua-et-Barbuda ; Aruba ; Australie ; Bahamas ; Bangladesh ; Barbade ; Belize ; Bénin ; Bermudes ; Bonaire, Saint-Eustache et Saba (Saba, Saint-Eustache) ; Brésil ; Brunéi Darussalam ; Cabo Verde ; Cambodge ; Cameroun ; Canada ; Chine ; Chypre ; Colombie ; Comores ; Congo ; Congo (République démocratique du) ; Costa Rica ; Côte d’Ivoire ; Cuba ; Curaçao ; Danemark ; Djibouti ; Dominique ; El Salvador ; Émirats arabes unis ; Équateur ; Espagne ; États-Unis d’Amérique ; Éthiopie ; Fédération de Russie ; Fidji ; France ; Gabon ; Gambie ; Gibraltar ; Grèce ; Grenade ; Groenland ; Guadeloupe ; Guam ; Guatemala ; Guinée ; Guinée équatoriale ; Guinée-Bissau ; Guyana ; Guyane française ; Haïti ; Honduras ; Hong Kong ; Îles Caïmans ; Îles Cocos (Keeling) ; Îles Cook ; Îles Mariannes septentrionales ; Îles Marshall ; Îles Pitcairn ; Îles Salomon ; îles Turques et Caïques ; Îles Vierges américaines ; Îles Vierges britanniques ; Inde ; Indonésie ; Iran (République islamique de) ; Irlande ; Israël ; Italie ; Jamaïque ; Japon ; Kenya ; Kiribati ; Koweït ; Libéria ; Madagascar ; Malaisie ; Maldives ; Maroc ; Martinique ; Mauritanie ; Mexique ; Micronésie (États fédérés de) ; Monaco ; Mozambique ; Myanmar ; Namibie ; Nicaragua ; Nigéria ; Nioué ; Nouvelle-Calédonie ; Nouvelle-Zélande ; Oman ; Pakistan ; Palaos ; Panama ; Papouasie–Nouvelle-Guinée ; Pays-Bas ; Pérou ; Philippines ; Polynésie française ; Portugal ; Qatar ; République dominicaine ; Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ; Sahara occidental ; Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha ; Sainte-Lucie ; Saint-Kitts-et-Nevis ; Saint-Martin ; Saint-Pierre-et-Miquelon ; Saint-Vincent-et-les-Grenadines ; Samoa ; Samoa américaines ; Sao Tomé-et-Principe ; Sénégal ; Sierra Leone ; Singapour ; Somalie ; Sri Lanka ; Suriname ; Taiwan, province de Chine ; Tanzanie (République-Unie de) ; Territoire britannique de l’océan Indien ; Thaïlande ; Timor-Leste ; Togo ; Tonga ; Trinité-et-Tobago ; Uruguay ; Venezuela (République bolivarienne du) ; Viet Nam ; Wallis-et-Futuna ; Yémen.

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Biologie et écologie

Régime alimentaire

Les dauphins rayés de différentes régions ont développé des régimes alimentaires différents. Au large des côtes du Japon, de l’Afrique du Sud et dans l’Atlantique Nord-Est, ils se nourrissent principalement de poissons-lanternes, une espèce qui entreprend une migration diurne vers les eaux profondes pendant la journée et remonte vers la surface la nuit. Pour atteindre ces proies profondes, les dauphins rayés sont capables de plonger à des profondeurs comprises entre 200 et 700 m. Dans les zones côtières de l’Atlantique Nord-Est, les dauphins rayés se nourrissent de morue et d’anchois, tandis qu’en Méditerranée, ils semblent préférer les calmars2,3.

Structure sociale, reproduction et croissance

Les dauphins rayés peuvent former des groupes allant de moins de 30 à 500 individus, et sont parfois observés en association avec d’autres espèces dans des groupes mixtes de plus de 1000 individus. Dans certains bassins océaniques, ils forment des groupes séparés par classe d’âge, juvéniles et adultes, ainsi que des groupes mixtes4. Les groupes d’adultes et mixtes sont ensuite divisés en deux catégories : ceux qui se reproduisent et ceux qui ne se reproduisent pas, un mâle pouvant s’accoupler avec plusieurs femelles. La gestation dure 12 à 13 mois, et il semble qu’il y ait deux périodes de l’année où les naissances sont les plus fréquentes – en été et en hiver2

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Menaces et conservation

Prédateurs naturels

Les orques et les requins peuvent s’attaquer aux dauphins rayés. L’espèce a également connu des mortalités massives dues à l’apparition d’un morbillivirus dans l’océan Atlantique et la mer Méditerranée3,5-7.

Menaces d’origine humaine

Comme presque tous les petits cétacés du monde entier, les dauphins rayés sont gravement touchés dans toute leur aire de répartition par l’enchevêtrement dans différents types d’engins de pêche. Les prises accessoires par les pêcheries sont élevées et potentiellement non durables notamment dans l’Atlantique Nord-Est8 et en Méditerranée, parmi d’autres endroits3.

Les dauphins rayés ont également été victimes de plusieurs mortalités massives causées par un morbillivirus3,7,9. Les chercheurs pensent que les niveaux élevés de contaminants et d’autres facteurs environnementaux rendent cette espèce plus sensible aux infections virales3,10-12.

État de conservation

Des chasses directes de dauphins rayés sont pratiquées dans différentes régions, notamment au Japon, où des milliers d’individus ont été prélevés dans les années 1980. Les prélèvements actuels sont désormais limités à moins de 100 individus par an13. L’espèce est également directement chassée, soit pour la consommation, soit parce qu’elle était perçue comme une concurrence dans les pêcheries des Caraïbes, de Sri Lanka et en Méditerranée5,13. Malgré les menaces permanentes et les mortalités massives répétées, le dauphin rayé est abondant dans toute son aire de répartition et est classé au niveau mondial dans la catégorie Préoccupation mineure sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées13. La population méditerranéenne, en revanche, a subi une grave diminution en raison de la mortalité due à un morbillivirus en 1990-199214, et ne semble pas se rétablir, probablement à cause des menaces permanentes que représentent les contaminants15 et les prises accessoires par la pêche3,16. Ainsi, cette population est classée dans la catégorie Vulnérable sur la Liste rouge de l’UICN des espèces menacées5. L’espèce est inscrite à l’Annexe II de la Convention sur les espèces migratrices (CMS).

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Dauphins rayés et tourisme d’observation

En raison de sa présence principalement en haute mer, le dauphin rayé n’est pas souvent la cible des excursions d’observation des baleines et des dauphins. Toutefois, il est l’un des petits cétacés les plus fréquemment rencontrés en Méditerranée (par exemple en Espagne, en Italie et en Grèce)17 et peut également être observé lors d’excursion dans des secteurs où les eaux proches du rivage sont profondes, comme aux Canaries et aux Açores. Les différentes populations semblent réagir différemment aux bateaux, certaines s’enfuyant à grande vitesse – offrant un spectacle de sauts au passage, et d’autres s’approchant pour nager à l’étrave des bateaux18. Les groupes qui peuvent être approchés font parfois des démonstrations impressionnantes avec des sauts et un comportement unique appelé « roto-tailing », au cours duquel ils tournent leur queue en sautant haut hors de l’eau2.

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Références

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  1. Ballance, L.T., R.L. Pitman, and P.C. Fiedler, Oceanographic influences on seabirds and cetaceans in the eastern tropical Pacific: A review. Progress in Oceanography, 2006. 69: p. 360-390.
  2. Archer, F.I., Striped dolphin, Stenella coeruleoalba, in Encyclopedia of Marine Mammals, W. Perrin, B. Wursig, and J.G.M. Thewissen, Editors. 2009, Elsevier: San Francisco. p. 1127-1129.
  3. Aguilar, A., Population biology, conservation threats and status of Mediterranean striped dolphins (Stenella coeruleoalba). J. Cetacean Res. Manag., 2000. 2(1): p. 17-26.
  4. Miyazaki, N. and M. Nishiwaki, School structure of the striped dolphin off the Pacific coast of Japan. Scientific Reports of the Whales Research Institute, Tokyo, 1978. 30: p. 65-115.
  5. Aguilar, A. and S. Gaspari, Stenella coeruleoalba Mediterranean subpopulation, in The IUCN Red List of Threatened Species. 2012, http://www.iucnredlist.org/det... Consulted October 2017.
  6. Duignan, P.J., et al., Morbillivirus infection in bottlenose dolphins: evidence for recurrent epizootics in the western Atlantic and Gulf of Mexico. Marine Mammal Science, 1996. 12(4): p. 499-515.
  7. Raga, J.-A., et al., Dolphin morbillivirus epizootic resurgence, Mediterranean Sea. Emerging Infectious Diseases, 2008. 14(3): p. 471-473.
  8. Woodley, T.H., Potential effects of driftnet fisheries for Albacore Tuna (Thunnus alalunga) on populations of Striped (Stenella coeruleoalba) and Common (Delphinus delphis) dolphins from the northeast Atlantic 1993(93-02 ): p. 1-13.
  9. Duignan, P.J., et al., Morbillivirus infection in cetaceans of the western Atlantic. Veterinary Microbiology, 1995. 44(2-4): p. 241-249.
  10. Irwin, L.-J., Marine Toxins: Adverse Health Effects and Biomonitoring with Resident Coastal Dolphins. Aquatic Mammals, 2005. 31(2): p. 195-225.
  11. Van Bressem, M.-F., et al., Emerging infectious diseases in cetaceans worldwide and the possible role of environmental stressors. Diseases of Aquatic Organisms, 2009. 86: p. 143–157.
  12. Van Bressem, M.-F., et al., An insight into the epidemiology of dolphin morbillivirus worldwide Veterinary Microbiology, 2001(81 ): p. 287-304.
  13. Hammond, P.S., et al., Stenella coeruleoalba in The IUCN Red List of Threatened Species. 2008, http://www.iucnredlist.org/det... Consulted October 2017.
  14. Aguilar, A., Population biology, conservation threats and status of Mediterranean striped dolphins (Stenella coeruleoalba). Journal of Cetacean Research and Management, 2000. 2(1): p. 17-26.
  15. Pompe-Gotal, J., et al., Mercury concentrations in the tissues of bottlenose dolphins (Tursiops truncatus) and striped dolphins (Stenella coeruloalba) stranded on the Croatian Adriatic coast. Veterinarni Medicina, 2009. 54: p. 598-604.
  16. Di Natale, A. and G. Notobartolo-di-Sciara, A review of the passive fishing nets and trap fisheries in the Mediterranean Sea and of the cetacean bycatch, in Gillnets and Cetaceans, W.F. Perrin, G. Donovan, P., and J. Barlow, Editors. 1994, Report to the International Whaling Commission: Cambridge, U.K. p. 189-202.
  17. Azzellino, A., et al., Habitat use and preferences of cetaceans along the continental slope and the adjacent pelagic waters in the western Ligurian Sea. Deep-Sea Research Part I, 2008. 55: p. 296-323.
  18. Jefferson, T.A., M.A. Webber, and R.L. Pitman, Marine Mammals of the World: a Comprehensive Guide to their Identification. Second Edition. 2015: San Diego: Academic Press.

 

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