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Brésil Whale and dolphin watching country profile

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Étendue de l’observation des baleines et des dauphins 

Au Brésil, l’observation des baleines a débuté dans le Parc national marin des Abrolhos, au sud de l’État de Bahia, en 1988, avec les premières sorties d’observation des baleines à bosse. En 2001, des excursions ont été organisées à Praia do Forte, et se sont ensuite étendues à plusieurs autres petites villes sur la côte de Bahia. Cette activité a rapidement augmenté, passant de 70 participants en 2001 à 2494 en 2009. 

Le tourisme d’observation des baleines franches australes a été lancé dans les années 1990 dans l’État de Santa Catarina. Une aire marine protégée y a été créée en 2000, et une réglementation stricte de l’observation des baleines a été établie. En 2012, certaines zones de l’Aire marine protégée ont été fermées aux bateaux d’observation des baleines, l’observation n’y étant autorisée que depuis la côte. 

Aujourd’hui, les baleines à bosse et les baleines franches australes sont encore au centre de la plupart des activités commerciales d’observation des baleines, tandis que l’observation des dauphins a tendance à se faire de façon plus opportuniste, parallèlement aux autres activités de tourisme d’observation.

Espèces cibles, meilleures périodes et lieux propices :

Un résumé des lieux favorables à l’observation des baleines à différents moments de l’année le long de la côte brésilienne est présenté ci-dessous. Les mois indiqués sont les pics de migration des baleines, mais les dauphins peuvent généralement être observés toute l’année.

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Espèces

État de conservation à l’échelle nationale

Meilleure période de l’année pour l’observation

Meilleurs lieux d’observation

Aires protégées (le cas échéant)

Baleine à bosse

Megaptera novaeangliae

Quasi menacée

Juillet à novembre

État de Bahia : Praia do Forte, Salvador, Morro de São Paulo, Barra Grande, Itacaré, Porto Seguro, Arraial d’Ajuda, Prado, Cumuruxatiba, Caravelas ; État d’Espírito Santo : Vitória

Parc national des Abrolhos, Reserva Extrativista de Cassurubá

Baleine franche australe

Eubalaena australis

En danger

Juillet à novembre

État de Santa Catarina : Garopaba, Imbituba, Farol de Santa Marta/Laguna

Aire de protection de l’environnement de la baleine franche – Área de Proteção Ambiental da Baleia Franca

Inie de Geoffroy

Inia geoffrensis

En danger

 Toute l’année

État d’Amazonas : Anavilhanas, Novo Airão, Mamirauá

Parc national des Anavilhanas

Dauphin de Guyane

Sotalia guianensis

Vulnérable

Toute l’année

État du Rio Grande do Norte : Praia da Pipa ; État de Rio de Janeiro : Baía de Sepetiba/Mangaratiba, Guapimirim ; État de São Paulo : Cananéia ; État du Paraná : Superagui ; État de Santa Catarina : Baía dos Golfinhos e Armação/Governador Celso Ramos

État du Paraná : Parc national de Superagüi ; État de Santa Catarina : Aire protégée d’Anhatomirim, Réserve biologique marine d’Arvoredo

Dauphin longirostre

Stenella longirostris

-

Toute l’année

État de Pernambuco : Fernando de Noronha Ilha

Aire protégée de Fernando de Noronha-Rocas-São Pedro et São Paulo, Parc national marin de Fernando de Noronha ;

Grand dauphin (Tursiops truncatus)

-

Mai à juillet

État de Santa Catarina : Laguna

Aire de protection de l’environnement de la baleine franche – Área de Proteção Ambiental da Baleia Franca

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État de conservation

Sur les six espèces ciblées pour le tourisme, quatre sont considérées comme menacées selon la liste nationale officielle de la faune menacée d’extinction au Brésil. Cette liste est basée sur une évaluation des risques d’extinction menée en 2014 par l’Institut Chico Mendes pour la conservation de la biodiversité (ICMBio –Instituto Chico Mendes de Conservação da Biodiversidade) qui est l’agence administrative du Ministère brésilien de l’environnement. La baleine franche australe et l’Inie de Geoffroy sont classées dans la catégorie En danger et le dauphin de Guyane dans la catégorie Vulnérable. La baleine à bosse est classée dans la catégorie Quasi menacée (NT) qui comprend des espèces qui ne sont pas considérées comme menacées pour le moment, mais qui sont susceptibles de le devenir dans un avenir proche. Bien que les baleines à bosse semblent en augmentation au large de la côte, la population ne représente encore qu’une fraction de ce qu’elle était avant la chasse à la baleine et fait face à de nouvelles menaces liées au changement climatique, au trafic maritime, à la pêche et à l’exploitation du pétrole et du gaz au large des côtes du Brésil.  

D’autre part, les baleines à bosse et les baleines franches australes s’approchent des côtes du Brésil pour mettre bas et allaiter leurs petits, ce qui constitue une période de leur cycle de vie où les mères et les jeunes sont sensibles aux dérangements. L’état de conservation précaire de l’espèce cible et sa vulnérabilité aux perturbations devraient toujours être pris en compte dans le contexte du tourisme d’observation afin de veiller à ce que ces activités n’exercent pas de pression supplémentaire sur des populations déjà menacées. 

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Réglementations et lignes directrices

La Loi n° 444/2014 du Ministère brésilien de l’environnement définit la liste nationale officielle de la faune menacée d’extinction (Lista Nacional Oficial de Espécies da Fauna Ameaçadas de Extinção), qui comprend des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des amphibiens et des invertébrés terrestres, et indique le niveau du risque d’extinction de chaque espèce. Elle offre certaines protections aux espèces en danger ou menacées.

Actuellement, la Loi fédérale n° 7643/87 interdit la chasse et le harcèlement des cétacés dans les eaux brésiliennes, et le Décret n° 117/96 (modifié par le Décret 24/2002) établit les réglementations relatives à l’observation des baleines.

Selon ce Décret, il est interdit à tout navire opérant dans les eaux relevant de la juridiction brésilienne : 

  • de s’approcher, moteur en marche, de toute espèce de « baleine » (cétacés de l’ordre des mysticètes, cachalot Physeter macrocephalus et orque Orcinus orca) à moins de 100 mètres de l’animal le plus proche. Le moteur doit être au point mort à l’approche des baleines à bosse Megaptera novaeangliae, et éteint ou au point mort pour les autres espèces ;
  • de redémarrer le moteur pour s’éloigner de la baleine avant d’avoir vu clairement la ou les baleines à la surface ou à une distance d’au moins 50 mètres du navire ;
  • de suivre toute baleine, moteur en marche, pendant plus de 30 minutes, même en respectant les distances mentionnées ci-dessus ;
  • de couper la trajectoire de tout cétacé quelle qu’en soit l’espèce, ou de tenter d’orienter ou de modifier ses déplacements ; 
  • de pénétrer intentionnellement dans un groupe de cétacés de toute espèce, le divisant ou le dispersant ; 
  • de faire des bruits excessifs, tels que de la musique, tout type de percussions, ou d’autres bruits au-delà de ceux générés par le fonctionnement normal du navire, à moins de 300 mètres de tout cétacé ;
  • de déverser par-dessus bord tout type de détritus, de substances ou de matériaux à moins de 500 mètres de tout cétacé, ou tout autre polluant dont l’interdiction de déversement figure dans d’autres lois ; 
  • D’approcher un individu ou un groupe de baleines si au moins deux autres bateaux s’en approchent en même temps.

En septembre 2000, la principale zone de regroupement des baleines franches australes de Santa Catarina a été protégée par l’Aire de protection de l’environnement de la baleine franche (Área de Proteção Ambiental da Baleia Franca). Cette zone fait maintenant l’objet de recherches et de mesures de conservation de l’espèce, certaines parties de la zone étant fermées au tourisme et d’autres étant bien gérées et réglementées1.

 Le Sanctuaire national brésilien des baleines et des dauphins (Santuário de Baleias e Golfinhos do Brasil) a été créé en 2008.

De nouvelles réglementations rédigées par l’ICMBio sont en attente de publication officielle. Elles visent à établir des lignes directrices et des procédures plus rigoureuses pour l’autorisation et le développement d’activités impliquant des interactions intentionnelles avec les cétacés et les lamantins dans les eaux sous juridiction brésilienne.

Le tourisme d’observation des baleines sera également inclus dans les nouveaux Plans d’action nationaux de conservation pour les petits et grands cétacés, en vue de trouver des solutions et des propositions répondant aux préoccupations de conservation, telles que :

  • Créer des instruments juridiques plus ciblés et plus spécifiques pour réglementer l’activité d’observation des baleines au niveau national;
  • Améliorer le suivi et la supervision des opérateurs et des activités d’observation des baleines;
  • Établir des systèmes de licence environnementale et/ou de certification des opérateurs pour les activités d’observation des baleines;
  • Améliorer le renforcement des capacités pour le développement de l’activité d’observation des baleines ;
  • Établir des zones d’exclusion le long de la côte brésilienne, comme dans l’archipel de Fernando de Noronha et sur la côte de l’État de Santa Catarina;
  • Exiger que les opérateurs du tourisme d’observation contribuent à la conservation et à la recherche en partageant des données sur les espèces cibles et à travers des partenariats avec des universités et des établissements de recherche.

Le Gouvernement, en partenariat avec les Unités fédérales de conservation, lancera également une campagne de promotion de l’observation des baleines depuis les côtes. Cette approche présente l’avantage d’être librement accessible à un plus grand nombre de personnes que l’observation en bateau, et d’éliminer le risque de dérangement des espèces cibles.

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Recherches sur l'obervation des baleines au Brésil

Une étude récente de l’observation des baleines au Brésil met en évidence les bénéfices et les impacts négatifs potentiels de ces activités sur les animaux ciblés et les communautés2. Les recherches menées sur les effets du bruit du trafic maritime sur les baleines à bosse dans le Parc national marin des Abrolhos concluent que le bruit des navires entraîne une diminution du chant des baleines à bosse mâles3. Le chant jouant un rôle important dans la reproduction de cette espèce4, les auteurs recommandent fortement de limiter le nombre de navires et la durée de leur présence autour des animaux afin d’éviter toute incidence négative sur leur succès de reproduction. Des études sur le comportement des mères et des baleineaux de baleines à bosse autour de l’archipel des Abrolhos montrent que les animaux changent de comportement en présence de navires se trouvant à des distances de 100 à 300 mètres. Les mères augmentent la linéarité et la vitesse moyenne de leurs déplacements, diminuent les intervalles entre deux souffles ainsi que le temps de repos. Les jeunes présentent moins de comportements actifs particuliers (roulades, sortie de la nageoire caudale hors de l’eau, etc.), et leur temps de repos est réduit. Lors des interactions avec les navires, la fréquence des comportements potentiellement importants, tant pour les mères que pour les baleineaux, diminue, probablement en raison de l’approche des navires d’observation des baleines. Les dérangements courts et répétés du comportement peuvent entraîner des effets cumulatifs pouvant induire des risques pour la conservation de l’espèce9.

Des recherches sont en cours dans le cadre de l’Aire de protection de l’environnement de la baleine franche australe à Santa Catarina, avec un suivi rigoureux du nombre de bateaux d’excursion par rapport à la répartition des baleines et aux tendances de la population1. Pour l’instant, les activités d’observation ne semblent pas avoir d’impact négatif sur la population, car le nombre de baleines utilisant la zone continue d’augmenter1,5, mais le Gouvernement procède avec une grande prudence pour s’assurer que la population continue à être protégée de tout effet négatif des activités d’observation – surtout lorsque d’autres menaces potentielles telles que celles liées à la pêche6 ont une incidence connue sur les baleines.

Des recherches menées sur les dauphins de Guyane Sotalia guianensis au Brésil, dans deux sites différents, montrent que les approches par bateau risquent de forcer les dauphins à se regrouper plus étroitement et à plonger plus longtemps7, mais que la manière dont les bateaux les approchent peut donner lieu à des réactions très différentes, les animaux ayant des réactions « positives » lorsque les navires s’approchent lentement et conservent des distances appropriées, et des réponses « négatives » lorsque les bateaux s’approchent trop rapidement et à moins de 50 mètres8.

Ces recherches ont contribué à orienter la définition de lignes directrices et de la gestion des activités d’observation des baleines au Brésil.

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Références

Afficher / Masquer les références
  1. Groch, K. R. et al. Development of whalewatching activities in southern Brazil: conservation implications for right whales. Report presented to the Scientific Committee of the International Whaling Commission  SC/61/WW9, 1-8 (2009).
  2. Sliva-Jr., J. M. Turismo de Observação de Mamíferos Aquáticos: bencficios, impactos e estratégias. Revista Brasileira de Ecoturismo 10, 433-465 (2017).
  3. Sousa-Lima, R. S. & Clark, C. W. Modeling the effect of boat traffic on hte fluctuation of humpback whale singing activity in the Abrolhos National Marine Park, Brazil. Canadian Acoustics 36, 174-181 (2008).
  4. Smith, J. N., Goldzien, A. W., Dunlop, R. A. & Noad, M. Songs of male humpback whales, Megaptera novaeangliae, are involved in intersexual interactions. Animal Behaviour 76, 467-477 (2008).
  5. Groch, K., Palazzo Jr, J., Flores, P., Adler, F. & Fabian, M. Recent rapid increases in the right whale (Eubalaena australis) population off southern Brazil. Latin American Journal of Aquatic Mammals 4, 41-47 (2005).
  6. Zappes, C. A., da Silva, C. V., Pontalti, M., Danielski, M. L. & Di Beneditto, A. P. M. The conflict between the southern right whale and coastal fisheries on the southern coast of Brazil. Marine Policy 38, 428–437 (2012).
  7. do Valle, A. L. & Melo, F. C. C. Behavioral alterations in the gray dolphin Sotalia guianensis (Gervais, 1953) caused by sea traffic. Biotemas 19, 75-80 (2006).
  8. Filla, G. d. F. & Monteiro-Filho, E. L. d. A. Monitoring tourism schooners observing estuarine dolphins (Sotalia guianensis) in the Estuarine Complex of Cananéia, south-east Brazil. Aquatic Conservation: Marine and Freshwater Ecosystems 19, 772-778, doi:10.1002/aqc.1034 (2009).
  9. Morete, M.E., Bisi, T.L. & Rosso, S. Mother and calf humpback whale responses to vessels around the Abrolhos Archipelago, Bahia, Brazil. Journal of Cetacean Research and Management 9, 241–248 (2007).

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