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Dauphin commun Delphinus delphis

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Le dauphin commun est, comme son nom l’indique, largement répandu dans les eaux tropicales et tempérées, et il vit aussi bien dans les environnements côtiers qu’en haute mer. Il est facilement reconnaissable à son motif frappant en forme de sablier ou de croisillon qui comprend une tache jaunâtre ou orangée, alors que presque tous les autres dauphins ne présentent que des nuances de noir, de blanc et de gris. Pendant un temps, les dauphins communs ont été divisés en deux espèces : le dauphin commun à bec court (Delphinus delphis) et le dauphin commun à long bec (D. capensis). Cependant, en 2015, des études génétiques ont déterminé que toutes les populations examinées à ce jour seraient plus logiquement regroupées sous une seule espèce, le dauphin commun (D. delphis), avec quatre sous-espèces reconnues dans toute l’aire de répartition de l’espèce : le dauphin commun à bec court (D. d. delphis) ; le dauphin commun à long bec du Pacifique Nord-Est (D. d. bairdii) ; le dauphin commun de la mer Noire (D. d. ponticus) ; et le dauphin commun de l’Indo-Pacifique (D. d. tropicalis)1,2. Les dauphins communs peuvent se rencontrer dans des environnements proches du rivage ou au large, et, s’ils sont régulièrement observés dans certaines zones, dans d’autres secteurs ils ne sont considérés que comme un bonus lors des excursions d’observation des cétacés qui se concentrent sur des espèces plus prévisibles.

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Risques de confusion

Le motif unique en forme de sablier du dauphin commun permet de le distinguer assez facilement de tout autre dauphin de la même taille. Cependant, certaines populations ou certains individus au sein de ces populations peuvent présenter une pigmentation « brouillée » ou assombrie, rendant le motif difficile à discerner. Il peut être nécessaire de porter une attention particulière aux motifs de la tête et aux rayures pour le distinguer des autres dauphins de taille similaire3.

Répartition

On trouve les dauphins communs dans les eaux tempérées et tropicales chaudes du monde entier, à des latitudes approximatives comprises entre 50° S et 50° N3,4. Ils vivent aussi bien dans les eaux profondes de haute mer que dans les eaux côtières.

Le dauphin commun est présent dans les pays et territoires suivants : Afrique du Sud ; Albanie ; Algérie ; Allemagne ; Arabie saoudite ; Argentine ; Australie ; Belgique ; Bosnie-Herzégovine ; Brésil ; Bulgarie ; Canada ; Chili ; Chine ; Chypre ; Colombie ; Corée (République de) ; Corée (République populaire démocratique de) ; Costa Rica ; Croatie ; Danemark ; Djibouti ; Égypte ; El Salvador ; Émirats arabes unis ; Équateur ; Érythrée ; Espagne ; États-Unis d’Amérique ; Fédération de Russie ; France ; Gabon ; Gambie ; Géorgie ; Gibraltar ; Grèce ; Guatemala ; Guinée ; Guinée-Bissau ; Honduras ; Hong Kong ; Inde ; Indonésie ; Iran (République islamique d’) ; Irlande ; Israël ; Italie ; Japon ; Japon ; Koweit ; Liban ; Libye ; Madagascar ; Malaisie ; Malte ; Maroc ; Mauritanie ; Mexique ; Monaco ; Monténégro ; Namibie ; Nicaragua ; Norvège ; Nouvelle-Calédonie ; Nouvelle-Zélande ; Oman ; Pakistan ; Panama ; Pays-Bas ; Pérou ; Pologne ; Portugal ; République arabe syrienne ; Roumanie ; Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ; Sahara occidental ; Saint-Barthélemy ; Sénégal ; Slovénie ; Soudan ; Sri Lanka ; Suriname ; Taiwan (Province de Chine) ; Territoires palestiniens occupés ; Thaïlande ; Tunisie ; Turquie ; Ukraine ; Viet Nam. 

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Biologie et écologie

Alimentation

Comme les dauphins communs occupent un large éventail d’habitats, des zones littorales à la haute mer, leurs proies varient en conséquence. Alors que certaines populations se nourrissent dans les zones productives du large et se concentrent sur les espèces de poissons et de calmars associées à la couche de dispersion profonde5, d’autres consomment divers poissons vivant en bancs comme les anchois, les sardines et les maquereaux, plus communs dans les zones du plateau continental ou les zones côtières4,6-8. Les dauphins communs peuvent former de grands groupes mixtes avec les dauphins longirostres, les dauphins rayés et les dauphins tachetés dans les zones où leurs aires de répartition se chevauchent9. C’est le cas dans l’océan Indien, notamment au large de l’Afrique du Sud, où l’on observe des dauphins communs se nourrissant avec d’autres espèces de cétacés lors de la « Sardine run » annuelle. Les dauphins communs s’associent également aux thons lorsque les deux espèces se nourrissent dans les bancs de poissons.

Structure sociale, reproduction et croissance

Les dauphins communs peuvent former des groupes de centaines, voire de milliers d’individus. La durée de la gestation est estimée à 10-12 mois, et les femelles produisent un petit une fois tous les deux ou trois ans. Les jeunes sont sevrés à l’âge de 5 à 6 mois dans la mer Noire, mais peut-être plus tard dans d’autres régions. L’âge maximal estimé pour l’espèce est de 30 ans4.

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Menaces et conservation

Prédateurs naturels

Comme pour les autres espèces de dauphins, les orques et les grands requins sont les prédateurs naturels les plus probables des dauphins communs qui peuvent également être la proie de pseudorques ou de globicéphales dans certaines régions.

Menaces d’origine humaine

Dans le Pacifique tropical oriental, l’Atlantique et l’océan Indien, l’association des dauphins communs avec le thon albacore met l’espèce en contact avec les pêcheries de thon et lui fait courir le risque de faire l’objet de prises accessoires4,10, notamment dans les pêches au filet maillant ou à la senne tournante et coulissante11-14. Si les prises accessoires sont omniprésentes dans toute l’aire de répartition de l’espèce, la dégradation des habitats, la contamination, les maladies et la surpêche jouent vraisemblablement un rôle plus important dans le déclin qui a été documenté pour les sous-populations de la mer Noire et de la Méditerranée15-18.

État de conservation

Des chasses dirigées de dauphins communs sont pratiquées au Japon et au large des côtes du Pérou où l’espèce est utilisée comme appât pour la pêche au requin ainsi que pour la consommation humaine19. À l’échelle mondiale, les dauphins communs sont classés dans la catégorie Préoccupation mineure sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN20, mais la sous-population méditerranéenne figure dans la catégorie En danger15, et la sous-espèce de la mer Noire figure dans la catégorie Vulnérable17. Ces deux dernières sont inscrites à l’Annexe II de la Convention sur les espèces migratrices (CMS). 

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Dauphins communs et tourisme d’observation

Les dauphins communs peuvent être particulièrement actifs, faire des acrobaties, marsouiner et parfois s’approcher des navires pour nager à la proue. Cela en fait des cibles populaires pour les excursions d’observation. Il s’agit de la deuxième espèce la plus fréquemment observée au large de Muscat, en Oman, où l’observation des dauphins est pratiquée depuis 1996, bien qu’une étude réalisée en 2006 ait soulevé des inquiétudes quant à la durabilité des pratiques d’observation dans cette région21. Ils font également l’objet d’activités d’observation en Nouvelle-Zélande, où des études ont montré que les dauphins passent moins de temps à se nourrir en présence de bateaux d’excursion, ce qui pourrait compromettre leur condition physique à long terme22. Ces études renforcent l’importance de l’application de lignes directrices visant à réglementer le nombre de bateaux d’excursion, les distances d’approche et d’autres aspects de la conduite des bateaux autour des dauphins.

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Références

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  1. Committee on Taxonomy. List of marine mammal species and subspecies. Society for Marine Mammalogy, www.marinemammalscience.org, consulted on 11 October 2017. (2017).
  2. Cunha, H. A. et al. Molecular and Morphological Differentiation of Common Dolphins (Delphinus sp.) in the Southwestern Atlantic: Testing the Two Species Hypothesis in Sympatry. PLOS ONE 10, e0140251, doi:10.1371/journal.pone.0140251 (2015).
  3. Jefferson, T. A., Webber, M. A. & Pitman, R. L. Marine Mammals of the World: a Comprehensive Guide to their Identification. Second Edition.  (San Diego: Academic Press, 2015).
  4. Perrin, W. in Encyclopedia of Marine Mammals Vol. Third Edition  (eds B Würsig, J.G.M. Thewissen, & K.M. Kovacs)  205-209 (Academic Press, Elsevier, 2017 ).
  5. Ballance, L. T., Pitman, R. L. & Fiedler, P. C. Oceanographic influences on seabirds and cetaceans in the eastern tropical Pacific: A review. Progress in Oceanography 69, 360-390 (2006).
  6. Meynier, L., Stockin, K. A., Bando, M. K. H. & Duignan, P. J. Stomach contents of common dolphin (Delphinus sp.) from New Zealand waters. New Zealand Journal of Marine and Freshwater Research 42, 257-268 (2008).
  7. Spitz, J., Mourocq, E., Leaute, J., Quéro, J. & Ridoux, V. Prey selection by the common dolphin: Fulfilling high energy requirements with high quality food. Journal of experimental marine biology and ecology 390, 73–77 (2010).
  8. Young, D. D. & Cockcroft, V. G. Stomach contents of stranded Common Dolphins Delphinus delphis from the south-east of Southern Africa. International Journal of Mammalian Biology 60, 343-351 (1995).
  9. Querouil, S. et al. Why do dolphins form mixed-species associations in the Azores? Ethology 114, 1183–1194 (2008).
  10. Anderson, R. C. Cetaceans and tuna fisheries in the Western and Central Indian Ocean. International Pole and Line Federation Technical Report 2, 133 (2014).
  11. Fernandez-Contreras, M., Cardona, L., Lockyer, C. & Aguilar, A. Incidental bycatch of short-beaked common dolphins (Delphinus delphis) by pairtrawlers off northwestern Spain. ICES Journal of Marine Science 67, 1732–1738 (2010).
  12. Hamer, D. J., Ward, T. M. & McGarvey, R. Measurement, management and mitigation of operational interactions between the South Australian sardine fishery and short-beaked common dolphins (Delphinus delphis). Biological Conservation 141, 2865-2878 (2008).
  13. Kuiken, T. et al. Mass mortality of common dolphins (Delphinus delphis) in south west England due to incidental capture in fishing gear. Veterinary Record 134, 81-89 (1994).
  14. Mannocci, L. et al. Assessing the Impact of Bycatch on Dolphin Populations: The Case of the Common Dolphin in the Eastern North Atlantic. PLoS ONE 7, e32615, doi:10.1371/journal.pone.0032615 (2012).
  15. Bearzi, G. Delphinus delphis Mediterraenan subpopulation in The IUCN Red List of Threatened Species     (http://www.iucnredlist.org/det... Consulted October 2017, 2003).
  16. Bearzi, G. et al. Overfishing and the disappearance of short-beaked common dolphins from western Greece. Endangered Species Research 5, 1 - 12 (2008).
  17. Birkun Jr, A. Delphinus delphis spp. ponticus in The IUCN Red List of Threatened Species     (http://www.iucnredlist.org/det... Consulted October 2017, 2008).
  18. Bearzi, G. et al. Ecology, status and conservation of short-beaked common dolphins Delphinus delphis in the Mediterranean Sea. Mammal Review 33, 224-252, doi:10.1046/j.1365-2907.2003.00032.x (2003).
  19. Hammond, P. S. et al. Delphinus delphis in The IUCN Red List of Threatened Species     (http://www.iucnredlist.org/det... Consulted October 2017, 2008).
  20. Hammond, P. S. et al.  Delphinus capensis in The IUCN Red List of Threatened Species     (http://www.iucnredlist.org/det... Consulted October 2017, 2008).
  21. Ponnampalam, L. S. Dolphin Watching in Muscat, Sultanate of Oman: Tourist Perceptions and Actual Current Practice. Tourism in Marine Environments 7, 81-93, doi:10.3727/154427311X13038402065866 (2011).
  22. Meissner, A. M. et al. Behavioural effects of tourism onoceanic common dolphins, Delphinus sp., in New Zealand: The effects of markov analysis variations and current tour operator compliance with regulations. PLOS ONE 10, e0116962, doi:10.1371/journal.pone.0116962 (2015).

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