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Nouvelle-Zélande

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Plus de 51 espèces connues de mammifères marins et environ 50 % des espèces de cétacés du monde sont présents dans les eaux néo-zélandaises. L’observation des baleines a débuté à la fin des années 1980 et attire désormais plus de 550 000 touristes par an1.

Espèces cibles, meilleures périodes et lieux d’observation

Le tourisme d’observation des baleines en Nouvelle-Zélande se concentre généralement sur les cachalots et les rorquals de Bryde, les grands dauphins, les dauphins communs, les lagénorhynques obscurs et les céphalorhynques d’Hector. D’autres espèces peuvent être rencontrées de manière aléatoire au cours des excursions, notamment les orques, les baleines à bosse et les baleines franches australes. Il est parfois possible d’observer des rorquals bleus, des rorquals communs, des rorquals de Rudolphi, des rorquals à museau pointu de l’Antarctique, des globicéphales, des baleines à bec et des pseudorques, ainsi que des lissodelphis australs. Il existe neuf sites principaux (voir le tableau ci-dessous) pour le tourisme d’observation des mammifères marins dans le pays, et plusieurs autres où l’observation aléatoire et depuis la côte est possible. La plus grande base d’observation des baleines se trouve à Kaikoura, où les excursions se concentrent sur les cachalots qui fréquentent les canyons sous-marins proches de la côte, ainsi que sur les dauphins, les otaries à fourrure et les oiseaux marins.

Des informations supplémentaires sur les possibilités d’observation des cétacés en Nouvelle-Zélande sont disponibles sur les sites Web suivants :

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Espèce

Région

Villes ou ports

Plateforme (bateau à moteur, nage-avec, voie aérienne)

Meilleure période de l’année pour l’observation

Cachalot (Physeter microcephalus)

Île du Sud

Kaikoura

Bateau, voie aérienne

Toute l’année

Rorqual de Bryde (Balaenoptera edeni)

Golfe de Hauraki

Auckland

Bateau

Toute l’année

Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae)

Île du Sud

Kaikoura

Bateau, voie aérienne

Juin-juillet

Baleine franche australe (Eubalaena australis)

Île du Sud

Kaikoura

Dunedin

Bateau

Juin à août

Orque (Orcinus Orca)

Île du Nord et nord de l’Île du Sud

Kaikoura

Marlborough Sounds

Tauranga

Auckland

Bay of Islands

Bateau

Toute l’année

Grand dauphin (Tursiops truncatus)

Largement répandu

Fiordland

Bay of Islands

Auckland

Tauranga

Marlborough Sounds

Bateau

Toute l’année

Lagénorhynque obscur Lagenorhynchus obscurus

Île du Sud

Kaikoura

Marlborough Sounds

Bateau, nage-avec

Bateau

Toute l’année

Juin à août

Dauphin commun à bec court (Delphinus delphis)

Île du Nord et nord de l’Île du Sud

Bay of Islands

Auckland

Tauranga

Marlborough Sounds

Bateau

 

Céphalorhynque d’Hector (Cephalorhynchus hectori)

Île du Sud

Akaroa

Kaikoura

Marlborough Sounds

Bateau, nage-avec

Bateau

Bateau

Toute l’année

 

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Réglementations et lignes directrices

Toutes les espèces de baleines et de dauphins sont protégées par le Marine Mammals Protection Act 1978. Les réglementations du Marine Mammals Protection Regulations 1992 (MMPR, modifiées en 2008) instaurent un régime de permis pour les tour-opérateurs commerciaux. De plus, des lignes directrices et des codes de conduite locaux sont applicables dans certaines régions. Des procédures opérationnelles standard (SOP – Standard Operating Procedures) guident le processus de délivrance des permis et prévoient des conditions obligatoires et facultatives (spécifiques à la situation/au lieu/à l’espèce).

Le ministère de la Conservation (DOC – Department of Conservation) a publié un résumé des lignes directrices relatives à l’approche des bateaux qui peut être consulté en ligne ou en format PDF. Le résumé comprend les règles suivantes :

Général

  •  Ne pas déranger, harceler ou faire du bruit à proximité des mammifères marins.
  • Interrompre tout contact si les mammifères marins montrent des signes de dérangement ou d’alarme.
  • Ne pas nourrir les mammifères marins ni jeter de détritus à proximité.
  • Éviter les changements soudains ou répétés de vitesse ou de direction de tout bateau ou aéronef à proximité d’un mammifère marin.
  • Veiller à ce qu’il n’y ait pas plus de 3 navires et/ou aéronefs à moins de 300 m de tout mammifère marin.

En mer

  • Ne pas dépasser la vitesse du ralenti ou la vitesse « sans sillage » à moins de 300 m de tout mammifère marin.
  • Approcher les baleines et les dauphins légèrement par l’arrière et sur le côté.
  • Ne pas les encercler, ne pas bloquer leur chemin et ne pas couper un groupe.
  • Rester à au moins 50 m des baleines (ou 200 m de toute grande baleine mère et de son ou ses baleineaux).
  • Nager avec les baleines est interdit.
  • Nager avec des phoques et des dauphins est autorisé, mais pas avec des groupes de dauphins comprenant des juvéniles.
  • Éviter de s’approcher à moins de 20 m des phoques et des otaries rassemblés sur le rivage.
  • S’éloigner lentement au ralenti. La vitesse peut être augmentée progressivement lorsqu’on s’éloigne des dauphins, et ne doit pas dépasser 10 nœuds tant que le bateau est à moins de 300 m de tout dauphin.

Dans les airs

  • Veiller à ce que les aéronefs maintiennent une distance horizontale de plus de 150 m de tout mammifère marin.
  • Éviter de voler ou d’imposer une ombre directement au-dessus d’un mammifère marin, qu’il soit en mer ou sur le rivage.

Si un mammifère marin est harcelé, gravement blessé ou empêtré, contacter immédiatement le ministère de la Conservation (DOC – Department of Conservation) au 0800 DOC HOT (0800 362 468).

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Recherches sur l’observation des baleines en Nouvelle-Zélande

Au cours de la première phase historique du tourisme basé sur les baleines et les dauphins entre 1989 et 2000, des études menées près de Kaikoura ont montré que les lagénorhynques obscurs se reposaient le plus souvent à midi, qu’ils étaient en présence de bateaux 72 % de la durée du jour en été, et que les infractions aux MMPR étaient fréquentes (p. ex. plus de 3 navires présents à moins de 300 m du même groupe de dauphins ou des approches incorrectes des groupes de dauphins)2. En réponse à ces conclusions, le ministère de la Conservation (DOC – Department of Conservation) a instauré un moratoire de 10 ans sur le développement de toute nouvelle activité d’observation des dauphins3, et les opérateurs commerciaux ont accepté d’adhérer à un code volontaire prévoyant de respecter la période de repos des dauphins à midi et de s’abstenir de toute approche entre 11h30 et 13h304.

Des études ultérieures ont analysé le taux de respect de la période de repos volontaire de midi et ont révélé qu’un certain nombre d’opérateurs approchaient encore régulièrement les dauphins pendant cette phase5,6. Par conséquent, le respect de la période de repos de midi a été ajouté comme condition obligatoire sur tous les permis MMPR délivrés à Kaikoura. Ces études ont également noté que des juvéniles étaient présents dans plus de 70 % des groupes de lagénorhynques obscurs approchés pour le tourisme et la baignade 5,6. La nage avec des dauphins juvéniles est interdite par les MMPR, mais l’absence de définition claire de la manière de classer et de reconnaître les juvéniles, ainsi que leur présence dans presque tous les grands groupes de dauphins rencontrés à Kaikoura rendent cette réglementation difficile à appliquer4, et potentiellement sujette à une révision future. D’autres études ont mis en évidence une corrélation entre la présence de bateaux de tourisme et des changements de direction plus fréquents, une nage plus lente, une augmentation des sauts et une réduction des temps de repos et de socialisation au sein des groupes de dauphins ciblés7. Une étude connexe a montré que les réactions des dauphins à la présence des bateaux semblaient s’intensifier, avec une nage plus lente, moins de repos et plus de nage sans direction particulière (milling) que ce qui avait été observé précédemment8. Cette étude a également analysé comment ces réactions à court terme pouvaient affecter les budgets d’activité et d’énergie des dauphins et avoir un impact potentiel sur leur condition physique à long terme8,9. Des études sur le comportement des cachalots en réponse au tourisme d’observation à Kaikoura ont permis de déterminer que les cachalots mâles faisaient surface et changeaient de direction plus fréquemment en présence de bateaux et d’aéronefs en vol circulaire10, et que la fréquence des remontées à la surface et des souffles des cachalots changeait également en présence des bateaux d’excursion qui étaient présents environ la moitié du temps où ces baleines ont été observées11. Cependant, une étude ultérieure a également conclu que les réglementations en place à l’époque étaient très probablement suffisantes pour atténuer toute conséquence grave à long terme sur les baleines si les niveaux de pression liée au tourisme d’observation n’augmentaient pas11.

Les recherches en sciences sociales ont clairement confirmé que le tourisme d’observation générait des bénéfices importants pour le marché de l’emploi et l’économie locale12, mais ont également identifié un écart potentiel entre les attentes et l’expérience des touristes, ces derniers exprimant le souhait de bénéficier d’informations plus structurées dans le cadre de leur voyage13,14.

En général, ces études sont bien accueillies par le ministère de la Conservation, et lorsque les recherches démontrent un effet potentiellement négatif du tourisme, les réglementations sont examinées et révisées si nécessaire4 De plus amples informations sur la gestion du tourisme basé sur les baleines et les dauphins sont disponibles ici dans une étude de cas portant sur Kaikoura.

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Références

Afficher / Masquer les références
  1. O’Connor, S., Campbell, R., Cortez, H. & Knowles, T. Whale Watching Worldwide: tourism numbers, expenditures and expanding economic benefits. 1-295 (International Fund for Animal Welfare, Yarmouth MA, USA, 2009).
  2. Barr, K. & Slooten, E. Effects of tourism on Dusky dolphins at Kaikoura 1-30 (1998).
  3. Childerhouse, S. & Baxter, A. in The dusky dolphin: master acrobat off different shores (eds B. Würsig & M Würsig)  245-275 (Elsevier Academic Press, 2010).
  4. Lundquist, D. Management of dusky dophin tourism at Kaikoura, New Zealand. in Whale-watching: Sustainable Tourism and Ecological Management   (eds J. E. S. Higham, L. Beijder, & R. Williams) Ch. 23, 337-351 (Cambridge University Press, 2014).
  5. Duprey, N. M. T., Weir, J. S. & Würsig, B. Effectiveness of a voluntary code of conduct in reducing vessel traffic around dolphins. Ocean and Coastal Management 51, 632–637 (2008).
  6. Markowitz, T. M. Social organization of the New Zealand dusky dolphin, Texas A&M University, (2004).
  7. Markowitz, T. M., DuFresne, S. & Würsig, B. Tourism effects on dusky dolphins at Kaikoura, New Zealand. 93 (Wellington, New Zealand, 2009).
  8. Lundquist, D., Gemmell, N. J. & Würsig, B. Behavioural Responses of Dusky Dolphin Groups (Lagenorhynchus obscurus) to Tour Vessels off Kaikoura, New Zealand. PLOS ONE 7, e41969, doi:10.1371/journal.pone.0041969 (2012).
  9. Lundquist, D., Gemmell, N. J., Würsig, B. & Markowitz, T. Dusky dolphin movement patterns: short-term effects of tourism. New Zealand Journal of Marine and Freshwater Research 47, 430-449, doi:10.1080/00288330.2013.778301 (2013).
  10. Richter, C., Dawson, S. & Slooten, E. Impacts of commercial whale watching on male sperm whales at Kaikoura, New Zealand. Marine Mammal Science 22, 46-63 (2006).
  11. Markowitz, T. M., Richter, C. & Gordon, J. Effects of tourism on the behaviour of sperm whales inhabiting the Kaikoura Canyon. Unpublished report to the Department of Conservation, New Zealand, 123 (2011).
  12. Simmons, D. G. Kaikoura (New Zealand): The concurrrence of Maori values,  governance and economic need in Whale-watching: Sustainable Tourism and Ecological Management   (eds J. E. S. Higham, L. Beijder, & R. Williams) Ch. 22, 323-336 (Cambridge University Press, 2014).
  13. Lück, M. Education on marine mammal tours as agent for conservation - but do tourists want to be educated? Ocean and Coastal Management 46, 943-956 (2003).
  14. Lück, M. & Porter, B. A. Experiences on swim-with-dolphins tours: an importance–performance analysis of dolphin tour participants in Kaikoura, New Zealand. Journal of Ecotourism, 1-17, doi:10.1080/14724049.2017.1353609 (2017).

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