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Rorqual commun Balaenoptera physalus

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Le rorqual commun est la deuxième plus grande espèce de baleine après le rorqual bleu. Les deux espèces sont étroitement liées, mais le rorqual commun a la tête plus pointue et est plus profilé que son cousin géant et, contrairement à ce dernier, présente divers motifs de nuances plus claires sur le dos. Également appelé « finback » or « razorback » en anglais en raison de la crête prononcée qui s’étend de l’aileron dorsal à la nageoire caudale, cette espèce a été fortement chassée pendant toute l’ère de la chasse industrielle à la baleine. Avec une répartition principalement en haute mer, le rorqual commun n’est pas si facile à voir dans la plus grande partie de son aire de répartition, sauf en Méditerranée où c’est l’une des espèces de baleines les plus régulièrement observées. Malheureusement, la population méditerranéenne est également menacée, notamment par l’intensité du trafic maritime, et est considérée comme vulnérable.

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Risques de confusion

De loin, le rorqual commun peut être confondu avec d’autres rorquals comme le rorqual bleu, le rorqual de Rudolphi ou le rorqual de Bryde. Mais de près, les chevrons, les flammes et la mâchoire inférieure blanche le rendent facile à identifier.

Répartition

Les rorquals communs sont largement présents dans les eaux froides de haute mer. Ils sont rarement observés sous les tropiques, à l’exception des zones où l’on trouve des remontées régulières d’eau froide, comme au large des côtes du Pérou1. Bien que l’espèce ait été commercialement importante pour la chasse à la baleine, sa répartition et ses déplacements saisonniers sont mal connus. Alors que l’on pense que la plupart des populations font des déplacements saisonniers vers les pôles pour se nourrir en été et vers les régions subtropicales pour la mise bas et l’accouplement en hiver, certaines populations, comme celles du golfe de Californie, de la mer de Chine orientale au large du Japon, et de la Méditerranée2,3 semblent être présentes toute l’année.

Le rorqual commun est présent dans les pays ou territoires suivants : Afrique du Sud ; Algérie ; Allemagne ; Angola ; Antarctique ; Arabie Saoudite ; Argentine ; Australie ; Belgique ; Bermudes ; Brésil ; Cabo Verde ; Canada ; Chili ; Chine ; Chypre ; Congo ; Congo (République démocratique du) ; Corée (République de) ; Corée (République populaire démocratique de) ; Croatie ; Danemark ; Émirats arabes unis ; Équateur ; Espagne ; États-Unis d’Amérique ; Fédération de Russie ; Fidji ; France ; Gabon ; Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud ; Gibraltar ; Grèce ; Groenland ; Île Bouvet ; Île de Man ; Îles Féroé ; Îles Heard-et-McDonald ; Îles Malouines (Falkland/Malvinas) ; Indonésie ; Irak ; Iran (République islamique d’) ; Irlande ; Islande ; Israël ; Italie ; Japon ; Liban ; Libye ; Madagascar ; Malaisie ; Malte ; Maroc ; Maurice (Rodrigues) ; Mexique ; Monaco ; Mozambique ; Namibie ; Norvège ; Nouvelle-Calédonie ; Nouvelle-Zélande ; Pakistan ; Pays-Bas ; Pérou ; Philippines ; Portugal ; République arabe syrienne ; Réunion ; Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ; Sainte-Hélène, Ascension et Tristan da Cunha (Tristan da Cunha) ; Saint-Pierre-et-Miquelon ; Seychelles (Aldabra) ; Slovénie ; Sri Lanka ; Suède ; Terres australes françaises (Kerguelen) ; Tunisie ; Turquie ; Venezuela (République bolivarienne du).

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Biologie et écologie

Alimentation

Comme les autres espèces de baleines à fanons, les rorquals communs ont tendance à avoir un régime alimentaire assez souple dans l’hémisphère Nord, où ils se nourrissent de divers petits poissons vivants en bancs comme le capelan, le hareng, le maquereau et le merlan, ainsi que de crustacés planctoniques comme le krill et les copépodes. Dans l’hémisphère Sud, les rorquals communs semblent consommer presque exclusivement du krill, ce qui les met en concurrence avec les autres espèces de baleines à fanons qui viennent en Antarctique pour se nourrir4. Les rorquals communs sont principalement des baleines engouffreuses qui, pour se nourrir, se mettent souvent sur le côté, la bouche béante et les plis de la gorge étendus, pour engloutir des bancs de petits poissons ou des nuages de crustacés ensuite filtrés à travers leurs fanons5.

Structure sociale, reproduction et croissance

Les déplacements saisonniers du rorqual commun sont moins prédictibles et moins bien définis que ceux de nombreuses autres espèces de baleines à fanons qui présentent des schémas de migration très clairs et connus entre des zones d’alimentation estivales et des zones de reproduction hivernales. Cependant, l’accouplement des rorquals communs suit un schéma saisonnier, les populations de l’hémisphère Nord s’accouplant de décembre à février et celles de l’hémisphère Sud de mai à juillet. Les petits naissent après environ 11 mois de gestation. Le seul lien social stable entre les individus est celui entre la mère et le baleineau, jusqu’à ce que celui-ci soit sevré vers 6-7 mois. Les femelles produisent généralement un petit tous les 2 ou 3 ans.

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Menaces et état de conservation

Prédateurs naturels

L’orque est le seul prédateur naturel connu du rorqual commun, mais en raison de la grande taille des adultes, seuls les baleineaux sont susceptibles d’être réellement vulnérables à cette prédation.

Menaces d’origine humaine

Depuis l’arrêt de la chasse commerciale à la baleine, l’une des menaces les plus importantes pour les rorquals communs serait les collisions avec les navires6-8. Une étude a révélé qu’un tiers de tous les échouages de rorquals communs semblent dus à des collisions avec des navires7, et ce risque est considéré comme particulièrement élevé pour la sous-population vulnérable des rorquals communs de Méditerranée9. Ces derniers sont également exposés à des niveaux élevés de bruit en milieu marin et à des risques d’enchevêtrement dans les engins de pêche2. Cette population et celle qui vit dans le golfe de Californie peuvent également être particulièrement vulnérables au changement climatique qui affecte la répartition des proies dans l’habitat qu’elles occupent toute l’année6. L’accumulation de microplastiques et d’autres contaminants dans ces deux populations sédentaires suscite également des inquiétudes10.

État de conservation

 Fortement chassé pendant la période de chasse industrielle à la baleine dans la première moitié du XXe siècle, le rorqual commun a été sévèrement décimé. À l’échelle mondiale, l’espèce est classée dans la catégorie Vulnérable sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN, car la population restante est considérée comme une infime fraction de ce qu’elle était avant la chasse moderne. La sous-population méditerranéenne est également classée comme Vulnérable. L’espèce figure à l’Annexe I de la Convention sur les espèces migratrices (CMS). Il est complexe d’obtenir des estimations de la population mondiale en raison de la dispersion de l’espèce en haute mer dans des zones d’eaux profondes difficiles à étudier avec les méthodes traditionnelles.

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Rorquals communs et tourisme d’observation

À l’exception de la mer Méditerranée, en particulier au large des côtes françaises et italiennes, les rorquals communs ne sont pas souvent la cible principale des excursions d’observation des baleines, mais ils peuvent être observés dans certaines des principales zones d’observation des cétacés où l’espèce est présente, comme la Colombie-Britannique11, le golfe du Maine/Stellwagen Bank12 et l’Alaska13.

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Références

Afficher / Masquer les références
  1. Reilly, S. B. et al. Balaenoptera physalus  in I IUCN Red List of Threatened Species     (http://www.iucnredlist.org/det... Downloaded on 9 October 2017, 2008).
  2. Notarbartolo di Sciara, G., Castellote, M., Druon, J. N. & Panigada, S. in Chapter Three - Fin Whales, Balaenoptera physalus: At Home in a Changing Mediterranean Sea? Advances in Marine Biology Vol. Volume 75  (eds Michela Podestà Giuseppe Notarbartolo Di Sciara & E. Curry Barbara)  75-101 (Academic Press, 2016).
  3. Notarbartolo di Sciara, G., Zanardelli, M., Jahoda, M., Panigada, S. & Airoldi, S. The fin whale Balaenoptera physalus (L. 1758) in the Mediterranean Sea. Mammal Review 33, 105-150 (2003).
  4. Aguilar, A. Fin whale Balaenoptera physalusin Encyclopedia of Marine Mammals   (eds W. Perrin, B. Wursig, & J.G.M. Thewissen)  433-437 (Elsevier, 2009).
  5. Jefferson, T. A., Webber, M. A. & Pitman, R. L. Marine Mammals of the World: a Comprehensive Guide to their Identification. Second Edition.  (San Diego: Academic Press, 2015).
  6. Thomas, P. O., Reeves, R. R. & Brownell, R. L. Status of the world's baleen whales. Marine Mammal Science, doi:10.1111/mms.12281 (2015).
  7. Laist, D. W., Knowlton, A. R., Mead, J. G., Collet, A. S. & Podesta, M. Collisions between ships and whales. Marine Mammal Science 17, 35-75 (2001).
  8. Williams, R. & O'Hara, P. Modelling ship strike risk to fin, humpback and killer whales in British Columbia, Canada. Journal of Cetacean Research and Management (2009).
  9. Panigada, S. et al. Mediterranean fin whales at risk from fatal ship strikes. Marine Pollution Bulletin 52, 1287-1298 (2006).
  10. Fossi, M. C. et al. Fin whales and microplastics: The Mediterranean Sea and the Sea of Cortez scenarios. Environmental Pollution 209, 68-78 (2016).
  11.  Williams, R. & Thomas, L. Distribution and abundance of marine mammals in the coastal waters of British Columbia, Canada. Journal of Cetacean Research and Management 9, 15-28 (2007).
  12. Delaruea, J., Todd, S. K., Van Parijs, S. M. & Di Lorio, L. Geographic variation in Northwest Atlantic fin whale (Balaenoptera physalus) song: Implications for stock structure assessment. Journal of the Acoustic Society of America 125, 1774–1782 (2009).
  13. Rone, B. K., Zerbini, A. N., Douglas, A. B., Weller, D. W. & Clapham, P. J. Abundance and distribution of cetaceans in the Gulf of Alaska. Marine Biology 164, 23, doi:10.1007/s00227-016-3052-2 (2016).

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