Partager cette page!

X

Partager cette page sur les médias sociaux:

France

Passer à

Étendue de l’observation des baleines et des dauphins en France (continentale et outremer) 

La France continentale a des côtes sur la Méditerranée, l’Atlantique et la Manche, tandis que ses territoires d’outre-mer se situent dans les eaux tempérées, tropicales et même polaires et subpolaires du monde entier. Ensemble, ces zones offrent un large éventail de possibilités d’observation des cétacés impliquant différentes espèces, habitats et plateformes d’observation. Les territoires insulaires de l’océan Indien, tels que Mayotte et la Réunion, ou ceux du Pacifique Sud, notamment la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna, abritent toute l’année des populations de dauphins dans des lagons et des eaux tropicales magnifiques, et sont des lieux de reproduction des baleines à bosse de l’hémisphère Sud pendant l’hiver austral. Dans l’hémisphère Nord, les îles françaises des Caraïbes, comme la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Barthélemy et Saint-Martin, accueillent en particulier les baleines à bosse pendant l’hiver boréal (décembre-avril). La diversité des habitats, des espèces et des saisons est difficile à résumer, mais la présente synthèse vise à donner aux visiteurs intéressés une vue d’ensemble, et les liens vers divers sites Web indiqués ci-dessous pourront être utilisés pour explorer plus en détail les différentes options.

Retour en haut de page ↑

Espèces cibles, meilleures périodes et lieux d’observation

 

Région

Zone où l’espèce est la plus facilement observée

Espèce

Meilleure période d’observation

Côte atlantique

Normandie-Bretagne (baie du Mont-Saint-Michel, Cancale…), mer d’Iroise (archipel de Molène et île de Sein), golfe de Gascogne (Saint-Jean-de-Luz)

Grand dauphin (Tursiops truncatus)

Toute l’année, haute saison entre mai et octobre

 

-

Rorqual commun (Balaenoptera physalus)

Juin-septembre

 

-

Cachalot (Physeter macrocephalus)

Juin-septembre

Côte méditerranéenne[1]

Provence

Rorqual commun (Balaenoptera physalus)

Avril-septembre

 

Provence

Cachalot (Physeter macrocephalus)

Avril-septembre

 

Provence

Globicéphale noir (Globicephala melas)

Juin-septembre

Provence et golfe du Lion

Dauphin rayé (Stenella coeruleoalba)

Toute l’année

 

Provence et golfe du Lion

Grand dauphin (Tursiops truncatus)

Avril-septembre

 

Provence et golfe du Lion

Dauphin de Risso (Grampus griseus)

Avril-septembre

Pacifique Sud

(Polynésie française, Nouvelle-Calédonie)

Lagon Sud de la Nouvelle-Calédonie et

Tahiti, Moorea, Bora Bora, Rurutu, Polynésie française

Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae)

Juillet-novembre

 

Polynésie française

Rangiroa

Grand dauphin (Tursiops truncatus)

Toute l’année

 

Tahiti, Moorea

Dauphin longirostre (Stenella longirostris)

Toute l’année

Caraïbes

(Sanctuaire Agoa, comprenant les ZEE de Guadeloupe, Martinique, St-Barthélemy et Saint-Martin)

-

Baleines à bosse (Megaptera novaeangliae)

Décembre-juin

 

 

Grand dauphin (Tursiops truncatus)

Toute l’année

Océan Indien

(Réunion et Mayotte)

Réunion : Saint-Gilles (côte ouest), Le Port, Saint-Leu et Saint-Pierre.

Mayotte : Mamoudzou, Dzaoudzi, plage N’Gouja, plage Gouela,

Baleine à bosse (Megaptera novaeangliae)

Juin-septembre

 

Saint-Gilles (côte ouest), Le Port, Saint-Leu et Saint-Pierre.

 

Dauphin longirostre (Stenella longirostris)

Toute l’année

 

Saint-Gilles (côte ouest), Le Port, Saint-Leu et Saint-Pierre.

 

Grand dauphin de l’Indo-Pacifique (Tursiops aduncus)

Toute l’année

 [1] En Méditerranée française, deux régions présentent une fréquentation légèrement différente : la Provence et le golfe du Lion

Des informations supplémentaires sur les possibilités d’observation des cétacés sont disponibles sur les sites Web suivants :

Côte atlantique métropolitaine :

Côte méditerranéenne métropolitaine :

Caraïbes françaises

Océan Indien

South Pacific

Retour en haut de page ↑

Réglementations et lignes directrices

Au moment de la rédaction de ce texte, les cétacés dans les eaux territoriales françaises sont protégés par l’arrêté du 1er juillet 2011, qui fixe la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national. Cet arrêté interdit la destruction intentionnelle et le commerce de ces espèces (et de leurs produits), ainsi que la perturbation intentionnelle, y compris la chasse et le harcèlement, des mammifères marins dans les eaux sous juridiction française. Cependant, il ne comporte aucune disposition spécifique à la réglementation de l’observation des cétacés. Un projet d’amendement à cet arrêté est en cours d’élaboration afin de préciser les distances d’approche et les protocoles permettant de réglementer les activités d’observation des baleines de manière cohérente, soit sur l’ensemble des eaux territoriales françaises, soit dans certaines parties des eaux territoriales. Entre-temps, différents territoires où les activités d’observation des cétacés ont évolué plus rapidement et à une plus grande échelle que dans les zones côtières de France métropolitaine ont élaboré leurs propres lignes directrices – soit volontaires, soit dans des cadres juridiques locaux ou régionaux – comme suit :

Méditerranée:

La France est signataire de l’accord établissant le Sanctuaire Pelagos et réglementant les activités dans son périmètre. Cet accord comprend un code de bonne conduite pour l’observation des cétacés en Méditerranée, qui définit une vitesse maximale, une distance d’approche et une durée d’observation maximale. La France est également signataire de l’Accord sur la conservation des cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente (ACCOBAMS). En 2014, à l’initiative du Sanctuaire Pelagos, les États signataires de l’ACCOBAMS ont lancé le label High Quality Whale-Watching comme outil de réglementation de l’observation des baleines. Il s’agit d’un label volontaire et non obligatoire, mais qui va bien au-delà d’un simple code de conduite : les opérateurs souhaitant obtenir ce label doivent suivre une formation et s’engager à respecter un ensemble de dispositions. Les opérateurs s’engagent notamment à respecter les règles d’approche, à diffuser un message à bord concernant le label de qualité, à participer à des programmes de recherche, à trier et recycler leurs déchets, et à NE PAS pratiquer de suivi aérien ni à promouvoir les activités de « nage avec les cétacés ».

En août 2014, la France a été le premier des 23 pays membres de l’ACCOBAMS à appliquer le label, qui est obtenu par un nombre croissant d’opérateurs sur la côte méditerranéenne et bientôt en outremer. L’ONG Souffleurs d’Écume est autorisée à dispenser des formations et à délivrer les labels HQWW en France. 

Caraïbes:

Toute la ZEE que couvre les Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy) est désignée en tant que sanctuaire pour les mammifères marins, appelé Sanctuaire AGOA. Une initiative visant à créer une certification ou un label commun pour l’observation des cétacés dans la région est en cours.

Un arrêté préfectoral de 2013 réglemente les activités nautiques sur les côtes et inclut trois règles relatives à l’observation des mammifères marins : une zone d’observation de 300 mètres ; l’obligation pour les navires de changer de cap si leur itinéraire croise un groupe de baleines ; des réglementations de la vitesse et de la conduite des navires s’approchant volontairement des mammifères marins (vitesse maximale de 5 nœuds, pas d’approche frontale, moteur tournant au ralenti en présence de baleines ou de dauphins, etc.). Des chartes / lignes directrices distinctes existent pour chaque île et sont disponibles en cliquant ici.

Océan Indien:

Le préfet de Mayotte a adopté un arrêté réglementant la distance d’approche des cétacés, le nombre de bateaux et le comportement que ces bateaux doivent adopter. Cet arrêté réglemente également les pratiques de « nage avec les cétacés ». Une « Charte des opérateurs nautiques de Mayotte pour le respect des mammifères marins et de leurs habitats » a également été signée en 2016 par huit opérateurs. Par ailleurs, le parc naturel marin de Mayotte met actuellement en œuvre un programme de science participative appelé Tsiôno, invitant tous les usagers du milieu marin et du lagon de Mayotte à partager leurs observations d’espèces marines.

À la Réunion, une charte pour une approche et une observation responsable des baleines à bosse a été mise en place en 2009 à l’initiative de différents acteurs du milieu marin (opérateurs d’excursions et opérateurs de plongée, associations environnementales, aquariums, etc.) avec le soutien du gouvernement. Chaque année au début de la saison d’observation des baleines, les parties prenantes sont invitées à une rencontre organisée avec le préfet. La charte a été signée par environ 150 partenaires. Elle a été mise à jour et étendue aux dauphins et aux tortues marines en 2017. Cette charte de 2017 semble améliorer la conduite des navires autour des baleines et des dauphins, mais des difficultés demeurent, surtout quand il y a peu d’animaux visibles et de nombreux observateurs.

Parallèlement, la Direction de la mer sud océan Indien (DMSOI, branche locale du ministère chargé de l’environnement) a initié un projet de certification et de labellisation pour promouvoir les opérateurs « vertueux » : le label O²CR (Observation certifiée responsable des cétacés à La Réunion) est attribué aux opérateurs qui ont prouvé qu’ils adhèrent à des pratiques responsables. Le système de labellisation est géré par le CEDTM (Centre d’étude et de découverte des tortues marines) qui mène des activités de sensibilisation pour le promouvoir.

Pacifique Sud:

Polynésie française : L’ensemble de la ZEE de Polynésie française constitue un sanctuaire pour les mammifères marins (arrêté n° 622 CM, 13 mai 2002). Les lignes directrices énoncées dans le texte de loi de 2002 sont renforcées et complétées par le label écotouristique d’observation des mammifères marins reconnu par le gouvernement.

Nouvelle Calédonie : D’un point de vue juridique, les lois calédoniennes stipulent que toute perturbation d’une espèce protégée est interdite et que toute approche volontaire d’un mammifère marin dans un rayon de 50 mètres est passible d’une amende. Suite à une étude menée par l’Opération Cétacés, une charte a été adoptée et mise en œuvre en 2008 par la Direction de l’Environnement de la Province Sud de Nouvelle-Calédonie. Son application est volontaire et s’appuie sur des opérateurs qui prennent chaque année des engagements et obtiennent ainsi une certification/un label. Les éléments les plus importants de la charte sont des conseils sur :

  • la distance d’approche : pas moins de 100 mètres ;
  • la durée maximale d’observation : 1 heure par bateau si aucun petit n’est présent, réduite à une demi-heure si un petit est présent dans le groupe. De plus, un groupe ne peut être suivi pendant plus de 3 heures par jour ou 1h30 si un petit est présent dans le groupe ;
  • le nombre maximum de bateaux : pas plus de 4 bateaux présents simultanément près d’une baleine, d’un groupe de baleines ou de dauphins.

Retour en haut de page ↑

Recherches sur l'obervation des baleines en France (continentale et outremer)

Parce qu’il existe de multiples zones d’observation des baleines et des dauphins dans les eaux territoriales françaises, il est impossible de résumer les résultats de toutes les études réalisées dans le monde. Au lieu de cela, une liste de publications soulignant les études menées dans différents territoires français est présentée ci-après :

Côte méditerranéenne :

  • Mayol P., Di-Méglio N., David L., Couvat J., Labach H. et Ratel, M. (2014) - Le whale-watching en Méditerranée française : état des lieux et recommandations. Travaux Scientifiques du Parc national de Port-Cros, 28 : 133-143
  • Mayol P., Beaubrun P. Dhermain F. et Richez G. (2007) - Le whale-watching en Méditerranée : les enjeux d’un développement durable. Espaces tourisme & loisirs 244 : 42-54
  • Barcelo A., Jarin M., Jaubert R., Martin G., Ody D., Peirache M., Randon N., 2014. La nage avec les cétacés : une activité perturbante pour les mammifères marins et dangereuse pour les pratiquants au sein du Sanctuaire Pelagos (Méditerranée nord-occidentale). Sci. Rep. Port-Cros natl. Park, 28 : 49-64

Caraïbes :

  • Mayol P., De Mongolfier B., Ratel M., Bordes R., Costales L., Iatropoulos D., Ortolé C. et Belhadjer A. (2016) - Caractérisation des activités d’observation commerciale des cétacés à l’échelle du sanctuaire AGOA.

Océan Indien

Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de recherche consacrée à l’observation des cétacés. Certaines données ont été récemment collectées en mer dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de la nouvelle charte de 2017 pour l’observation des baleines à la Réunion.

  • Hoarau L. Delaspre S, Landes A.E., Ciccione S., DalleauI M. (2018) - Is there hope for sustainable whale watching and swim-with whales in Reunion Island, Indian Ocean? Recreational and professional regulations during the last humpback whale (Megaptera novaeangliae) breeding season. Abstract of the European Cetacean Society, La Spezia, Italy, April 2018.

Pacifique

En Nouvelle-Calédonie, la première étude sur les effets potentiels des bateaux sur les baleines a été menée par l’Operation Cétacés entre 2005 et 2007 (voir Schaffar et al. 2010, ci-dessous). Elle a été suivie d’une deuxième étude portant sur l’évolution de la pression anthropique sur les baleines à la suite de l’élaboration et de la mise en œuvre de la charte de 2008 à 2010 (Schaffar et al. 2013). Des lignes directrices régionales pour les îles du Pacifique Sud avec IFAW, SPREP et l’Operation Cétacés ont également été fournies aux pays insulaires du Pacifique Sud en anglais et en français et certaines études économiques ont été menées avec Economist at Large1.

À Tahiti, une étude a indiqué qu’une présence accrue de bateaux au cours des week-ends pouvait pousser les dauphins longirostres à quitter l’habitat qu’ils utilisent pour se reposer pendant la journée (voir Gannier & Petiau 2006, ci-dessous).

  • Carzon, P. (2017). Paramètres démographiques et organisation sociale d’une communauté de grands dauphins, Tursiops truncatus, exposée au tourisme dans l’archipel des Tuamotu. Msc. Thesis, 124p.
  • Gannier, A. (2002). Temporal variability of spinner dolphin residency in a bay of Tahiti Island (1995-2001). European Research on Cetacean, 5p.
  • Gannier, A. & Petiau, E. (2006). Environmental variables affecting the residence of spinner dolphins (Stenella longirostris) in a Bay of Tahiti (French Polynesia). Aquatic Mammals 32.2, 202-211.
  • IFAW, SPREP, & Opération Cétacés eds., Pacific Islands regional guidelines for whale and dolphin watching. (2008).
  • Schaffar, A. & Garrigue, C. Review of commercial humpback whale-watching activities in the South Pacific. Report for the French Fund for the Worldwide Environment (FFEM). Report presented to the Scientific Committee of the International Whaling Commission SC/60/WW8 
  • Schaffar, A. & Garrigue, C. Exposure of humpback whales to unregulated tourism activities in their main reproductive area in New Caledonia. (Report presented to the Scientific Committee of the International Whaling Commission IWC/59/8 Agenda item 13.
  • Schaffar, A., Garrigue, C., Virly, S., & Martinez, E. The unregulated growth of humpback, whale watching in New Caledonia : where are we today? in 6th Coastal & Marine Tourism Congress (Port Elizabeth, South Africa, 2009).
  • Schaffar, A., Madon, B., Garrigue, C., & Constantine, R. Avoidance of whale watching boats by humpback whales in their main breeding ground in New Caledonia. (Report presented to the Scientific Committee of the International Whaling Commission SC/61/WW6, 2009).
  • Schaffar, A., Garrigue, C., & Constantine, R., Exposure of humpback whales to unregulated whalewatching activities in their main reproductive area in New Caledonia. Journal of Cetacean Research and Management 11 (2), 147-152 (2010).
  • Schaffar, A. Survey report on cetacean conservation measures in the francophone Pacific region. (Australian Gvt, 2011).
  • Schaffar, A., Madon, B., Garrigue, C., & Constantine, R., Behavioural effects of whale-watching activities on an Endangered population of humpback whales wintering in New Caledonia. Endangered Species Research 19 (3), 245-254 (2013).
  • Senigaglia, V. et al., Meta-analyses of whale-watching impact studies: comparisons of cetacean responses to disturbance. Marine Ecology Progress Series 542, 251-263 (2016).

Retour en haut de page ↑

Références

Afficher / Masquer les références
  1. O’Connor, S., Campbell, R., Cortez, H. & Knowles, T. Whale Watching Worldwide: tourism numbers, expenditures and expanding economic benefits; a special report from the International Fund for Animal Welfare. (Yarmouth MA, USA, 2009).

Retour en haut de page ↑

Partager cette page!

X

Partager cette page sur les médias sociaux: